Violence et démissions, un dur constat pour le personnel de soutien scolaire
14 novembre 2024
Centre de services scolaire de la Riveraine
La violence subie par le personnel de soutien scolaire au Centre de services scolaire (CSS) de la Riveraine touche un peu plus d’une (1) personne sur cinq (5) selon un sondage d’Ad hoc recherche et 245 actes ont été dénoncés au cours des deux (2) dernières années.
Cela inquiète le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, à l’occasion de son passage dans la région du Centre-du-Québec, dans le cadre de la tournée pour souligner les 25 ans de la FPSS-CSQ. Il en profite pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent au CSS de la Riveraine.
Violence à l’école
Les élèves sont la source principale de ces incidents subis par le personnel de soutien scolaire au CSS de la Riveraine et ceux-ci se traduisent par des cris à son égard (71 %), de blasphèmes (61 %), de se faire lancer des objets (50 %), de recevoir des coups (36 %) et de recevoir des propos injurieux (52 %).
« Même si ces résultats sur la violence sont inférieurs à ceux de la province et d’autres centres de services scolaires, ils sont tout aussi préoccupants, il faut être proactif dans ce dossier et trouver des solutions pour protéger le personnel de l’éducation. L’intervention rapide permet de trouver des solutions qui pourront prévenir d’autres situations », précise Marie-Pierre Jutras, présidente du Syndicat du soutien scolaire de la Riveraine (CSQ).
Déjà plus de 1 042 démissions du personnel de soutien scolaire en cinq (5) ans dans la région du Centre-du-Québec
Au cours des cinq (5) dernières années et de l’année en cours, 1 042 personnes du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires de la région du Centre-du-Québec. Il s’agit de 137 démissions au CSS de la Riveraine. Ces données excluent les départs à la retraite. Elles ont été obtenues par la FPSS‑CSQ par le biais de demandes d’accès à l’information.
Les raisons des démissions
Les raisons derrière cette vague de départs massive sont variées, souligne Mme Jutras. « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l’éducation. »
Elle ajoute que cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves. Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées : de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale.
La perte de personnes expérimentées et qui détiennent l’expertise est considérable. Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former de nouveau. Il y a un coût important rattaché à cela, il faudrait aussi que le gouvernement en tienne compte.
La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise. « Malgré les gains obtenus dans les nouvelles conventions collectives, il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l’intégrité de notre système d’éducation. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien », insiste M. Pronovost. « Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, nous sommes déterminants en éducation. »
L’école primaire Curé-Brassard dépasse sa capacité d’accueil
« Nous avons besoin d’une nouvelle école à Nicolet, car l’école primaire Curé-Brassard a dépassé sa capacité d’accueil et les classes modulaires qui ont été ajoutées ne peuvent constituer une solution à long terme. Le ministère de l’Éducation doit revoir sa décision et offrir un établissement conforme aux exigences aux élèves. Le bâtiment actuel a un indice de vétusté très insatisfaisant et l’ajout d’élèves met de la pression sur le personnel », déclare Marie-Pierre Jutras.
Elle conclut : « J’invite la population à signer la pétition sur le site de l’Assemblée nationale pour qu’on obtienne des installations modernes avec des classes spécialisées, une bibliothèque et des espaces de collaboration pour répondre aux besoins. »