Récréations – Des conséquences directes pour le personnel de soutien scolaire

12 juin 2019

Décret sur la modification du temps de récréation

 « La décision du ministre de l’Éducation de prolonger le temps de récréation partout au Québec est improvisée et aura des conséquences directes pour plusieurs membres du personnel de soutien scolaire. Ce n’est pas vrai que cela se fera à coût nul », soutient le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost.

Le président de la FPSS-CSQ dénonce l’empressement du ministre Roberge à mettre en place ses idées sans prendre le temps d’évaluer leurs effets sur le milieu de l’éducation. « Avant même de connaître les détails de ces changements annoncés, certaines commissions scolaires s’affairent déjà à mettre en place les nouvelles mesures avec une approche qui nuira au personnel de soutien scolaire », déplore le leader syndical.

Couper pour économiser

À certaines commissions scolaires, les éducatrices et éducateurs en service de garde, ainsi que les employés du service direct à l’élève font les frais de cette décision du ministre.

« Certaines commissions scolaires attendent de connaître les modalités d’application de ce décret qui modifie le Régime pédagogique, mais il y a lieu de s’inquiéter, car d’autres ont décidé de diminuer le temps de présence des élèves au service de garde, ce qui fera en sorte que plusieurs employés verront leur temps de travail être diminué. Ça n’a aucun sens puisque l’on rendra encore plus précaires des emplois qui le sont déjà, dans un contexte préoccupant de pénurie de main-d’œuvre », commente Éric Pronovost.

Il ajoute « le ministre de l’Éducation aurait dû prendre le temps de consulter les gens sur le terrain et les organisations syndicales afin de bien faire les choses et d’éviter que le personnel des services de garde ne fasse les frais de ce changement. »

Faire bouger les enfants

D’autre part, Éric Pronovost soutient que si l’objectif est d’augmenter les activités physiques chez les jeunes, on peut agir autrement. « Pour les élèves qui fréquentent le service de garde, on déplacera dix minutes à l’heure du midi, au moment où ils avaient l’occasion de faire de l’activité physique, pour le matin ou l’après-midi. Il ne s’agit pas d’un ajout de minutes, mais seulement d’un déplacement ».

« Si nous voulons accrocher les jeunes à l’école, ils doivent avoir le goût d’y aller et les activités parascolaires y jouent un rôle primordial. Pour améliorer l’offre d’activités parascolaires, il faut l’ajout de ressources diverses au niveau du personnel de soutien scolaire, tel que des techniciens en loisirs, des techniciens en éducation spécialisée, des techniciens en travaux pratiques, des techniciens en informatique et bien d’autres ».

Propositions

En terminant, le président de la FPSS-CSQ croit que le ministre devrait revenir sur sa décision. Il pourrait confier les périodes de surveillance des récréations à des personnes qui auraient pu s’y consacrer pleinement. « Ainsi, des surveillantes d’élèves, des éducatrices en service de garde ou des techniciennes en éducation spécialisée pourraient superviser les deux périodes de récréation, ce qui permettrait au personnel enseignant de se consacrer à d’autres tâches. En raison de leur surcharge de travail, cette aide serait sûrement appréciée. ».

Éric Pronovost rappelle que le personnel de soutien fait partie de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. « L’éducation, c’est aussi nous! »